Le droit à un environnement sain, sûr, propre et durable a été reconnu en juillet 2022 comme droit humain à part entière par les 161 États membres de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Une reconnaissance très attendue tant l’interdépendance entre droits humains et environnement est largement reconnue. Malgré cette avancée politique, les réalités du changement climatique et la dégradation de l’environnement mettent chaque jour un peu plus les enfants, et le respect de leurs droits en danger.
Notre planète fait face à une crise sans précédent, avec à la clé des défis gigantesques pour les générations futures et actuelles. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et son rapport: «Ne polluez pas mon avenir! L’impact environnemental sur la santé infantile», plus d’1,5 million d’enfants perdent la vie chaque année à cause d’impacts environnementaux évitables, 2 milliards respirent un air vicié, 160 millions d’enfants vivent dans des zones sujettes à la sécheresse. Le constat est accablant. Paradoxalement, cette génération n’est en rien responsable de la dégradation de notre environnement. Ils en subiront encore les conséquences en tant qu’adultes si aucun engagement n’est pris pour l’adoption de modes de vie durable, si l’appel à l’urgence d’agir en faveur du climat, tant plébiscité par les enfants et les jeunes eux-mêmes, n’est pas pris au sérieux. Pour Anahy Gajardo, spécialiste de l’Education en vue d’un Développement Durable (EDD) à Terre des Hommes Suisse : « Nous avons une responsabilité envers la génération suivante. La survie de la planète et le respect des droits humains des enfants et des jeunes est aujourd’hui en péril. Nous devons agir pour un monde plus solidaire, inclusif et équitable tout en remettant la préservation de la planète au cœur de nos préoccupations et actions. À cet égard, l’éducation constitue un moyen fondamental pour apprendre à vivre ensemble dans la solidarité et dans le cadre des limites planétaires.»
Droits de l’enfant en péril
Si les droits de l’enfant et leurs réalisations ont connu ces dernières années des progrès, le changement climatique met en péril ces avancées. Par ailleurs, en plus d’être des sujets de droits qui doivent être consultés, les enfants et les jeunes sont aussi des acteurs à part entière, qui veulent et doivent participer activement à bâtir un monde plus durable, équitable et vivable. Il est nécessaire de les soutenir et les accompagner dans ce processus, qui est aussi un apprentissage de la citoyenneté.
La corrélation entre changement climatique, dégradation de l’environnement et des droits de l’enfant est aujourd’hui reconnue. Malnutrition, maladie hydrique, déplacements de population… la liste d’effets néfastes des changements climatiques est longue. À chacune de ces conséquences, c’est un droit de l’enfant spécifique qui est compromis : droit à la vie, à l’eau potable, à un logement décent, à l’éducation, à la protection contre l’exploitation, la violence, la maltraitance, droit à la santé, à l’alimentation.
Droit à un environnement sain et durable : le temps d’agir
Le droit à un environnement sain, sûr, et durable a récemment été reconnu par les Nations Unies comme un droit humain. Cependant, sans mesures concrètes et immédiates pour garantir la stabilité de la biosphère (maitrise de la crise climatique, protection de la biodiversité, préservation des eaux, limitation de la pollution, etc.) et favoriser la justice environnementale et sociale, ce droit restera vain. Une autre condition importante pour relever ces défis est de garantir que les enfants et les jeunes soient associés et consultés sur ces thèmes qui les concernent au plus haut point. Selon Anahy Gajardo : «Le droit à un environnement sain et durable ne peut être dissocié des droits de l’enfant. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies a lancé en 2021 un processus de consultation, auquel ont participé des enfants et des jeunes de plusieurs pays et réseaux, en vue de l’adoption d’une Observation générale sur les droits de l’enfant et l’environnement, avec un accent particulier sur le changement climatique. Cette Observation générale n° 26 vise à recommander aux États de mettre en œuvre toutes les actions nécessaires pour protéger l’environnement, dans l’intérêt des enfants, pour eux et avec eux, et de l’ensemble des générations futures».