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« C’est bête à dire, mais depuis le début de ce programme, je constate simplement que ma famille peut manger à sa faim »

Pour améliorer les conditions de vie des enfants, cible prioritaire de Terre des Hommes Suisse, nous soutenons un programme d’appui nutritionnel dans le village de Tousseguéla. Mené par notre partenaire ADAC, il se concentre sur les familles les plus vulnérables. Rencontre avec Youssef, bénéficiaire de ce programme.

Quel type d’aide recevez vous de la part d’ADAC ?

Chaque année, l’animateur nutrition d’ADAC me donne des semences de maïs et de l’engrais minéral. C’est une aide vraiment précieuse pour moi, car je n’ai pas toujours les moyens de m’en procurer. Avec ces semences, j’ai pu cultiver le champs que vous voyez derrière vous. Et grâce aux formations proposées par ADAC,  je suis persuadé que tout cela va grandement contribuer au bon rendement de ma prochaine récolte. 

C’est à dire ?

Avant de commencer à cultiver, j’ai pu assister à une formation sur la fabrication de compost. Depuis, j’ai creusé une deuxième fosse à côté de ma maison et je redirige l’eau usagée vers celles-ci. Cette technique, que j’ai apprise avec ADAC, m’a permis d’améliorer la qualité de mon compost. J’ai assisté également à d’autres formations, sur le semi en ligne ou la bonne utilisation de l’engrais.

Et quelles sont les conséquences pour votre famille ?

C’est bête à dire, mais depuis le début de ce programme, je constate simplement que ma famille peut manger à sa faim. J’ai même pu aider quelques familles pauvres lors de la période de soudure (1). Vous savez, j’ai 8 enfants à charge, dont 3 appartenant à mon frère, qui est parti à Bamako. La vie n’est vraiment pas facile. 

Vous utilisez donc ce maïs uniquement pour nourrir votre famille ?

Oui, c’est ça. Et c’est une grande chance pour nous.

Avez-vous d’autres sources de revenu ?

J’ai aussi un champs où je cultive un peu de coton. Et la vente de ce coton me permet de percevoir un petit montant. Quant à ma femme, elle vend des amandes au marché. Avec ce revenu complémentaire, nous pouvons payer les frais de scolarité de nos enfants et prendre en charge les petis frais médicaux.

Tous vos enfants vont donc à l’école ?

En tous cas, tous ceux qui sont en âge de pouvoir y aller (rires) ! 

(1) La soudure est la période précédant les premières récoltes et où le grain de la dernière récolte peut venir à manquer. Il y a alors souvent pénurie et flambée brutale des prix, parfois accentuée par la spéculation. Au Mali, les récoltes effectuées de septembre à décembre permettent généralement de couvrir les besoins jusqu’au mois de juin de l’année suivante. La période de soudure s’étend donc de juillet à août.