Arrivés au petit matin à Cartagena de Indias, avec à peine le temps d’entrapercevoir l’océan, nous roulons déjà vers San Onofre, une petite ville de 50’000 habitants dans le département de Sucre. La route du trajet est bordée de champs en monoculture de palmiers à huile et de bananiers, entrecoupés par de grandes extensions pour l’élevage de bétail. Les vaches, elles n’ont visiblement pas de soucis quant au territoire…
À San Onofre, nous retrouvons l’équipe de Asoafro, une des trois associations partenaires du programme Sinú. Ils nous racontent brièvement la situation actuelle: depuis plus d’un an des frontières invisibles sont apparues entre les quartiers, les bandes criminelles de plus en plus présentes, les stupéfiants aussi. Dans ce contexte, le programme Sinú sensibilise les jeunes à leurs droits et aux dangers, leur propose des alternatives et des ateliers pour éviter leur enrôlement dans les bandes et la consommation de drogues.
L’école de la communauté de Aguas Negras nous attend. Elle a rejoint le programme en février dernier. Toute l’école est conviée à voir le spectacle produit pas les élèves des ateliers en à peine quelques mois. Danses traditionnelles de la région comme le porro et le bullerengue, chants et sons de tambours se suivent.
Après le spectacle, petit tour pour voir le jardin potager mis en place il y a 3 mois… inondé à cause des fortes pluies des derniers jours. La création d’un petit bac pour récupérer l’excédant d’eau est envisagée. Denilson, un jeune garçon de 11 ans nous rejoint. Il regarde le potager un peu dépité. Il nous raconte qu’il y avait planté des tomates et des concombres, les pluies ont tout détruit, seules se maintiennent les aubergines. «J’ai hâte de pouvoir replanter pour voir pousser les plantes. À la maison, nous avons aussi un petit potager avec des concombres, de l’ají (piment doux local) et des aubergines. J’aimerais bien planter aussi des tomates». La pluie n’a visiblement pas découragé le bonhomme!
