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Enfin en route pour la paix?, 1-2.11.2015

Si l’on vous demande à quoi vous pensez lorsque l’on parle de la Colombie, vous répondrez certainement: café ou salsa. Eventuellement cartels de drogue ou conflit armé. C’est sûr, mais c’est aussi tant d’autres choses.
La Colombie, en bref, c’est 46 millions d’habitants dont près de 8 millions à Bogota, la capitale. Une population mixte entre descendants d’indigènes, de colons espagnols, d’esclaves africains et d’immigrants européens du XXe siècle. Un pays d’une incroyable diversité géographique entre les hauts plateaux de la Cordillère des Andes, les côtes Caraïbes au nord et Pacifique à l’ouest, les savanes et la forêt amazonienne. Un pays de richesses de sous-sols comme de cultures.

Nos deux premières journées sont principalement constituées d’heures de voyage (Genève-Bogota-Popayan), de récupération de décalage horaire, de discussions passionnantes sur la situation politique, économique et sociale du pays et de finalisation du programme des jours à venir.

Ville coloniale de Popayan||Patricia Armada

A retenir du contexte récent:

  • Depuis trois ans, un processus de négociations se déroule à la Havane entre le gouvernement colombien avec à sa tête le président de la République Juan Manuel Santos et l’une des guérillas, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Ce qui est en jeu, c’est  une première étape à la fin de la guerre civile qui dure depuis plus de 50 ans. Seule la résolution de l’ensemble des autres conflits armés, ainsi que des conflits sociaux et politiques pourront mener à une véritable paix. Un processus qui prendra davantage de temps encore.
  • Les élections régionales et locales qui viennent de se dérouler ces dernières semaines ont permis d’élire les gouverneurs et députés des 32 départements du pays ainsi que les maires et conseillers communaux des 1102 communes. Ce processus démocratique a cependant reproduit des dysfonctionnements connus: votes achetés, clientélisme, menaces, populisme, pressions de vote.Les résultats électoraux laissent à prévoir de nombreux changements, et pas toujours dans le sens d’un mieux-être pour les populations défavorisées… Sans compter qu’au lendemain des résultats du vote, une attaque de l’Armée de libération nationale (ELN: Ejercito de liberacion nacional) a fait 12 morts et 2 blessés parmi des militaires et des fonctionnaires électoraux, dans une région de l’est du pays… la guerre n’est pas terminée.

En Colombie, Terre des Hommes Suisse est  principalement active dans deux zones:

  • La côte Caraïbes avec le programme Sinu mené par plusieurs partenaires, que nous n’aurons pas l’occasion de suivre cette fois-ci.
  • Valle del Cauca, Cali et Buenaventura. Deux partenariats déjà existants à Cali – Paz y Bien et Cecucol, un à Buenaventura – Taller abierto, un nouveau partenaire en phase de test – Tierra de Paz et un dernier en phase d’identification. Ce sont les objets principaux de cette visite de terrain.

Ces projets sont soutensu depuis Bogota où se situe le siège de la coordination nationale Terre des Hommes Suisse, qui réalise également un important travail en réseau avec d’autres ONG spécialisées sur l’enfance ou le développement. La capitale est aussi le siège d’un dernier partenaire qui agit sur le plan national – Minga Juvénil,

Entre témoignages, courtes notes, éclairages, nous espérons que ce carnet de route élargira votre regard sur ce pays attachant, et vous donnera une idée plus concrète du travail réalisé par les partenaires de Terre des Hommes Suisse sur le terrain en faveur des enfants et des jeunes.

La paix après 50 ans de conflits?||Souad von Allmen