Climat et droits de l’enfant

COP21. La planète entière a les yeux tournés vers Paris, où les délégations de 195 pays du monde se retrouvent du 30 novembre au 11 décembre 2015 pour négocier un accord global sur le climat. Loin des salons et des petits-fours, les partenaires de Terre des Hommes Suisse sur le terrain doivent faire face quotidiennement aux aléas climatiques qui affectent directement la vie de millions d’enfants. Et plus encore de celles et ceux qui vivent en situation de pauvreté ou d’exclusion sociale.

Pour prendre un exemple parmi tant d’autres: l’accès à l’eau. Indispensable pour l’agriculture qui permet aux familles de rester dans les zones rurales, indispensable pour la santé – se nourrir, se laver, nettoyer – l’accès à l’eau est un droit pour tous pourtant encore aujourd’hui bafoué. Les ressources mondiales en eau sont surexploitées ou privatisées, souvent polluées par les eaux usées, les pesticides et autres produits chimiques.

  • Il y a quelques jours, une enseignante haïtienne nous interpellait sur le manque d’eau et les problèmes de santé qui touchent les enfants défavorisés scolarisés à l’école de la Dignité à Pétavy: lire son témoignage.
  • Il y a quelques semaines, des dizaines d’enfants et de jeunes du quartier populaire Los Chorros, à Cali/Colombie, défilaient dans les rues pour réclamer leur droit à l’eau: voir l’article “el agua no se vende” sur www.terredeshommessuisse.ch/colombie2015

Plus globalement, on peut citer le projet Robin des Watts mené depuis 2009 par Terre des Hommes Suisse et Terragir – primé récemment – qui sensibilise des élèves du canton de Genève aux économies d’énergie dans leur école primaire. Ces économies en eau, électricité et chauffage permettent, avec le soutien financier des communes, de rénover des écoles situées en zone rurale andine, là où les conditions d’étude sont notamment rendues difficiles par la rudesse du climat. Au Pérou, par exemple, Cas Cunas a déjà pu améliorer les conditions d’études dans une dizaine d’écoles grâce à la serre installée contre l’école ou l’internat qui chauffe les salles et fait office de grand potager scolaire, à une meilleure isolation des classes et un double vitrage qui permet de préserver la chaleur à l’intérieur, à des panneaux solaires qui fournissent eau chaude et électricité, à une cuisine améliorée qui facilite le travail de la cantine, à des toilettes sèches qui initient des pratiques plus écologiques, etc.

Alors sans nier l’importance, voire la nécessité des rencontres et des échanges sur le plan international, il faut se rappeler et saluer toutes les initiatives locales qui existent de par le monde. Dans la majorité des projets soutenus par Terre des Hommes Suisse, les enfants sont sensibilisés à la gestion des déchets, à la préservation de leur environnement et à la prévention des risques liés aux catastrophes climatiques. Cette prise de conscience, cette responsabilisation et cet encouragement à la participation fait partie intégrante de notre définition des droits de l’enfant.