La parole à… Jérémy Desplanches

Champion suisse de 200 m et 400 m 4 nages en 2015, qualifié pour les prochains JO de Rio, Jérémy Desplanches est un sportif de cœur. Né à Genève en 1994, nageur depuis l’âge de 8 ans, il sera l’ambassadeur, avec son cosponsor GIT, de la prochaine édition de Nager pour aider coorganisée par Terre des Hommes Suisse et Carouge Natation, qui aura lieu le 25 juin prochain à la piscine de la Fontenette à Carouge.

Où en êtes-vous dans votre carrière de nageur?
Je suis qualifié pour la première fois pour les Jeux Olympiques qui se tiendront en août prochain à Rio. Cette année, je peux me consacrer complètement à mon entraînement sportif, grâce au soutien de GIT notamment. Ils contribuent à ma performance en me permettant de mettre 100 % de mes capacités dans le sport! Je nage depuis l’âge de 8 ans, j’ai été membre de Genève Natation pendant plusieurs années. Aujourd’hui je m’entraîne à Nice, mais lors des compétitions, je porte les couleurs de la délégation suisse.

Quel sens donnez-vous au sport?
Le sport pour moi est synonyme de liberté! Il y a une telle variété de sports que le choix fait par l’enfant ou le jeune lui est propre. Et puis, c’est l’une des premières séparations d’avec les parents. L’équipe prend le relais, c’est une nouvelle famille, de nouveaux frères et sœurs. Même dans la pire galère, ils sont là. Dans le sport, il n’y a pas non plus de barrières culturelles: en compétition, tout le monde mange à la même table. Enfin il y a la notion de fair play qui est essentielle: on apprend les valeurs de fraternité, de respect des règles. Le sport, c’est une belle école de vie.

Que signifie pour vous le succès?
Je ne réalise pas vraiment. Je suis très heureux de participer aux JO, c’est comme réaliser mon rêve d’enfant ! J’espère que je ferai un bon temps. Mais ça ne me prend pas la tête. J’ai terminé l’année dernière un bachelor en commerce et management. Après Rio, je me revois reprendre des études ou suivre des cours de langue avant de me consacrer à nouveau une année à la natation pour préparer les JO de Tokyo en 2020… Ensuite… et bien il faudra que je pense à ma reconversion, certainement dans l’entreprise familiale (ndlr: Gilles Desplanches, restauration contemporaine).

L’effort physique ne semble pas vous faire peur…
Nous n’avons pas tous les mêmes capacités ni la même tolérance à l’effort ou à la douleur. Le sport permet de se différencier des autres. Il nous construit, comme nous nous construisons avec nos convictions. Les gens voient généralement le sport comme un loisir, mais à mon niveau c’est un travail, et comme pour tout travail, on n’a pas la même énergie ou la même motivation tous les jours. Mais même lorsque je m’entraîne à fond, je sens que ça me fait du bien ! Et puis lorsque l’on est à bout, il y a l’équipe qui est là pour nous soutenir, un côté humain qui est important. Enfin, après des qualifications, quand tout le monde vous félicite… et bien c’est quelque chose qui vaut la peine d’être vécu!

Qu’est-ce que c’est que pour-vous, Terre des Hommes Suisse?
C’est une association qui organise des événements qui permet de toucher les jeunes de milieux différents. Elle donne l’occasion de développer de l’empathie face aux autres personnes qui ont moins de chance dans la vie. Elle nous apprend à vivre dans notre monde.

Pourquoi avoir accepté de devenir ambassadeur de Nager pour aider?
C’était naturel pour moi. J’ai participé à de nombreuses reprises à Genève Nage 24 heures puis à Nager pour aider, ainsi qu’à la Marche de l’espoir. Mes grands-parents me sponsorisaient pour chaque longueur et j’étais très fier ! Etre ambassadeur de Nager pour aider, c’est pour moi l’occasion de faire quelque chose de plus, de passer de la place de nageur à celle du parrain qui motive les plus jeunes à se mobiliser pour une cause. J’aime l’aspect compétitif du sport mais aussi sa capacité à souder les personnes entre elles.

Et encore:
Pour Frank Servais, fondateur et directeur de GIT (WinEUR Business Software), une entreprise basée à Genève qui édite notamment des logiciels de gestion, «tout à commencé il y a 4 ans, alors que j’écoutais la radio depuis ma voiture. L’animateur parlait de Swann Oberson, nageuse mondiale suisse qui, faute de sponsor, devait payer son billet d’entrée à la piscine pour s’entraîner ! Ça m’a scandalisé. Je l’ai contactée directement pour lui proposer mon soutien. Et puis, il y a 2 ans, j’ai été sollicité par le fils d’un ami, Gilles Desplanches, qui voulait se dédier à la compétition. Nous nous sommes engagés à l’accompagner jusqu’aux JO de Rio. C’est un jeune motivé et ouvert, il en vaut vraiment la peine!»

Propos recueillis par Souad von Allmen, avril 2016