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Meilleur respect des droits de l’enfant au Sénégal

En signant et en ratifiant la Convention relative aux droits de l’enfant en 1990, le Sénégal s’est engagé à faire face à des défis dont la plupart, après presque 30 ans, restent encore à gagner.

 

Le Sénégal est l’un des pays les plus stables d’Afrique, tant sur le plan politique qu’économique. Il est placé au quatrième rang des pays de l’Afrique de l’Ouest en matière de croissance économique et présente l’une des  plus fortes densités démographiques et croissances urbaines. Mais près de la moitié de sa population est touchée par la pauvreté. La qualité des services publics et des infrastructures reste insuffisante, notamment pour la jeunesse.

 

En matière d’éducation, le pays note une amélioration. A l’école primaire, le nombre de filles inscrites est supérieur à celui des garçons. Toutefois, dans les milieux défavorisés, on observe un abandon en cours d’année plus élevé chez les filles. Ceci s’explique par différents facteurs: mariage précoce, travail, moindre investissement Sur les filles qui quitteront le ménage au moment de leur mariage, frais liés à la scolarité, etc.

 

Impliquer les enfants dans leur propre protection
En parallèle du système d’éducation formelle, les écoles coraniques o t une éducation informelle à un grand nombre d’enfants, environ 200’000, que l’on appelle des talibés. Certains des maitres coraniques à la tête de écoles envoient leurs élèves mendier dans les rues des principales villes du pays. Ces enfants sont alors exposés à différentes formes de violences.

 

Enfin, dans l’ensemble du pays, parce qu’ils n’ont pas de certificat de naissance, des milliers d’enfants ne peuvent être scolarisés et se retrouvent précocement sur le marché du travail.

 

Face à ces défis, les organisations de la société civile continuent de se mobiliser pour compenser les efforts encore trop discrets de l’État.

 

Les enfants particulièrement exposés
La société sénégalaise est en proie à de profondes mutations qui dévalorisent certaines pratiques endogènes communautaires et affectent la famille dans sa fonction de socialisation, d’éducation, de solidarité entre ses membres et de protection.  Les enfants et les jeunes, qui constituent la majorité de la population, sont confrontés à toutes sortes de dangers, d’abus et de violences, tels que les mariages précoces, les châtiments corporels, les violences sexuelles et les pires formes de travail, notamment à travers la mendicité et la domesticité. Les difficultés économiques des familles ne permettent pas de leur offrir de meilleures perspectives d’avenir.

 

C’est dans ce contexte que Terre des Hommes Suisse intervient, en soutenant des partenaires locaux dont les projets visent une amélioration des conditions de vie des enfants et des jeunes, ainsi que des mécanismes de protection Sur le plan communautaire. L’attention est mise sur l’éducation, conçue comme un fondement qui permet de renforcer concrètement les capacités des enfants et des jeunes, en particulier les plus vulnérables, laissés-pour-compte du système d’éducation formelle. Ils peuvent ainsi acquérir des compétences et suivre une formation professionnelle qui pourra non seulement leur ouvrir les portes du marché du travail, mais aussi leur redonner une confiance en soi souvent malmenée par une société  qui les a exclus.

 

Offrir des espaces de participation
Outre l’accès à l’éducation et la protection contre toutes formes de violences, les partenaires de Terre des Hommes Suisse au Sénégal mettent l’accent sur la participation des enfants. La mobilisation des jeunes pour la promotion de leurs droits passe d’abord par l’acquisition de connaissances qui se traduisent ensuite par des actions concrètes.

 

Offrir des espaces de participation aux enfants et aux jeunes, et renforcer leurs compétences psychosociales sont des éléments-clés pour qu’ils deviennent des citoyens et des acteurs de changement de leur propre environnement.

 

Au Sénégal, plus de 90% des enfants et des jeunes consultés sur les questions de protection ont évoqué une diminution des violences constatées à leur égard (châtiments corporels, violences physiques ou morales). Ils expliquent cette performance par les activités d’information, de formation et de sensibilisation développées dans les projets, et surtout par le renforcement de leurs capacités à dénoncer les violences et à faire face aux abus et autres agressions.

 

4 axes de travail

  1. Droit à  l’éducation
  2. Protection contre toutes formes de violences
  3. Protection contre les pires formes de travail
  4. Participation des enfants et des jeunes   

Article rédigé par David Naville, tiré du journal TdH135, septembre 2019