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« Même pas peur ! » un conte pour illustrer le harcèlement scolaire

Chaque année, les semaines qui précédent la Marche de l’espoir, les écoliers et écolières du canton de Genève et de France voisine reçoivent des animations directement en classe par des animatrices et animateurs de Terre des Hommes Suisse.

 

Cette année, près de 25’000 enfants ont été sensibilisés sur les droits de l’enfant en Bolivie et sur le harcèlement scolaire.

 

Pour les classes de 2P à 4P, l’animation comprenait un conte abordant la thématique du droit à la protection contre les violences à l’école et visait à sensibiliser les enfants au harcèlement scolaire. Nous remercions de tout cœur Patrick Mohr et Nicole Devals, qui ont respectivement écrit et illustré le conte !

 

Lorsque l’animatrice ou l’animateur racontait le conte, les enfants étaient invités à s’exprimer et à réagir afin de les faire participer à l’évolution de l’histoire.

 

Vous pouvez retrouver le conte complet en vidéo ICI et ci-dessous, une version condensée à raconter à vos enfants afin de les motiver à participer à la Marche de l’espoir digitale !

Mes frères et moi adorons manger des tamales à la récréation à l’école. Le problème est que, parfois, des élèves, plus grands, plus forts, qui se sont nommés les Jaguars, nous arrachent notre boîte avec notre goûter dès que nous arrivons près de l’école.

La directrice s’est dit qu’il fallait absolument que cette terreur cesse. Il y a quelque temps, elle avait entendu parler d’une association qui aide les écoles et les familles à lutter contre la violence et le harcèlement scolaire. Le harcèlement scolaire, c’est quand des enfants embêtent tout le temps d’autres enfants en se moquant ou en étant violents.

Ana, l’éducatrice de l’association AYNI, était là pour nous écouter et nous conseiller. Elle nous a expliqué que les enfants ont des droits. On ne savait pas trop ce que c’était les droits de l’enfant, mais une fois qu’on a compris que tous les enfants ont le droit d’aller à l’école dans de bonnes conditions, de vivre en sécurité, sans violence, on était encore plus motivés pour faire respecter nos droits ! On a décidé de créer un groupe pour apprendre à nous protéger nous et nos camarades. 

Nous nous sommes cherchés un nom, et nous avons trouvé : les Condors. On se réunissait tous les mercredis après l’école. On discutait, on s’écoutait. Chaque enfant était libre de donner son avis et de proposer ses idées. Les discussions allaient bon train.

« Il faut qu’ils voient que nous sommes forts et unis », a dit une grande fille qui se faisait aussi souvent embêter à la récréation. 

« Il faut leur parler, éveiller leur esprit endormi et les aider à changer. Il ne faut surtout pas se battre, sinon ils auront gagné, et on sera devenus comme eux. » ai-je expliqué.

Il faut leur parler, éveiller leur esprit endormi et les aider à changer. Il ne faut surtout pas se battre, sinon ils auront gagné, et on sera devenus comme eux. »

Le lendemain matin en me rendant à l’école, j’ai croisé quelques Jaguars qui attendaient de pouvoir menacer leur première victime de la journée. Au moment où l’un d’eux s’apprêtait à me donner une tape, je suis montée sur une grande pierre et je leur ai raconté une histoire : 

« Deux grands loups se battent en vous.  

Un loup rouge et un loup blanc. Le loup rouge se nourrit de peur, d’insultes, de brimades, du fait de racketter les autres, de violence, d’ignorance. 

Et le loup blanc, lui, se nourrit de lumière, d’espoir, d’amour, d’amitié, d’intelligence, de gentillesse, de partage, de bisous, de câlins, de joie.  

Savez-vous lequel des deux loups va gagner ? Le Loup rouge ou le loup blanc ?  

Celui qui gagnera est celui que vous nourrirez le plus, expliquai-je.  

Le bien appelle le bien et le mal appelle le mal. » 

Chaque jour, je racontais des histoires aux Jaguars. Ils devenaient de plus en plus attentifs et commençaient à s’adoucir. A tel point qu’un jour, ils m’ont pris sur leurs épaules et ont couru avec moi jusqu’à la grande place du village. Depuis ce jour, la paix et la liberté sont revenues dans le village et l’école de Tolata. C’était important pour nous les enfants de continuer à informer pour éviter les violences à l’école, à organiser des activités pour que les enfants comprennent à quel point la violence peut faire du mal à ceux qui la subissent.