Une formation pour l’avenir! Ce projet offre aux filles issues de milieux modestes un apprentissage professionnel et l’espoir d’un travail pour gagner dignement leur vie.
Au Burkina Faso, le système éducatif classique s’avère peu adapté aux besoins réels de la population, en particulier ceux des couches les plus vulnérables. Si le taux de scolarisation est aujourd’hui de 85%, près d’un élève sur trois abandonne l’école avant l’obtention du certificat d’études primaires.
La porte d’accès aux études secondaires reste fermée pour une majorité des jeunes, et notamment pour les filles dont le rôle dans la société est encore fortement influencé par la tradition. Ceci malgré la volonté affichée par le gouvernement de promouvoir l’éducation et la formation professionnelle comme moteur du développement du pays.
L’action de Terre des Hommes Suisse
Dépasser les stéréotypes de genre pour permettre à des adolescentes et jeunes adultes de milieux défavorisés d’accéder à des professions traditionnellement réservées hommes, c’est le choix novateur fait par l’association burkinabé Tout pour tous – Yennenga (ATTous), active depuis 1994 et soutenue par Terre des Hommes Suisse depuis 2014.
Une formation axée sur la pratique qui offre de meilleures perspectives d’emploi à ces jeunes filles que l’enseignement classique, peu adapté à leur réalité et au marché du travail. Les deux centres féminins d’initiation et d’apprentissage aux métiers (CFIAM) créés par ATTous sont actuellement fréquentés par environ 180 jeunes filles.
Ce projet s’articule autour de 3 objectifs principaux:
- Améliorer les conditions d’apprentissage
Les compétences des enseignants sont renforcées au travers d’une formation axée sur la définition des objectifs d’enseignement, la pédagogie différencieé et l’éducation inclusive. Des visites à domicile et un travail de sensibilisation réalisé avec l’entourage des apprenantes permettent de réduire les risques de déperdition scolaire. Des espaces de participation pour les élèves sont mis sur pied afin de mieux connaître leurs opinions et prendre en compte leurs difficultés dans la formation. De plus, afin de réduire les risques de déperdition scolaire, des visites à domicile et un travail de sensibilisation est réalisé avec l’entourage familial des apprenantes. - Renforcer l’employabilité des filles
Pour permettre à des jeunes filles de s’insérer dans un milieu de travail essentiellement masculin, il est indispensable de renforcer leurs capacités et leur assurance. Pour cette raison, un cours en entreprenariat et développement personnel leur est dispensé. Elles peuvent par exemple y apprendre à rédiger une lettre de motivation ou à soutenir un entretien d’embauche. Un stage pratique en entreprise ou auprès de maîtres artisans permet aux jeunes de se mesurer aux enjeux du monde du travail. - Faire évoluer les mentalités
Pour contrecarrer les stéréotypes de genre qui limitent les chances professionnelles des filles, un important travail de lobbying est mené auprès des pouvoirs publics afin qu’ils reconnaissent d’avantage la valeur des formations axées sur la pratique. Des activités de sensibilisation et d’information sont également réalisées auprès de la population.
Les jeunes filles font face à de nombreux défis. Une apprentie sur trois abandonne sa formation, principalement par manque d’argent pour les repas ou le transport, ou à cause d’une grossesse précoce. Un tiers également des diplômées renonce à travailler après sa formation. En cause, des horaires non adaptés pour une jeune mère, un conjoint réticent ou le manque de sanitaires dans les garages…
Le projet soutenu par Terre des Hommes Suisse prévoit donc un accompagnement psychologique et social pour aider les jeunes filles à surmonter leurs difficultés, ainsi qu’un soutien après l’obtention du diplôme, y compris de la formation continue.