Arrivée à Manaus (16 juin 2013)

16 juin, jour de voyage. Il nous faut plus de 24 heures de transports et d’attentes depuis Genève pour atteindre la ville de Manaus, au centre de l’Etat d’Amazonas, au Brésil.

L’Amazonie représente près de 60% du territoire brésilien, mais seulement un peu plus de 12% de ses habitants qui se concentrent principalement dans les villes et notamment à Manaus. Depuis le début du XXe siècle déjà avec la demande croissante de caoutchouc, la région s’est industrialisée. La découverte d’un riche sous-sol accélère l’exploitation des ressources, notamment pétrolières, et la venue d’entreprises multinationales et nationales. En 1967, Manaus obtient le statut de zone franche avec un commerce libéralisé et une fiscalité avantageuse, statut encore valable aujourd’hui. Au résultat, des infrastructures nombreuses et modernes versus un manque de politiques publiques.

Depuis les années soixantes, la région est donc le lieu de migration de nombre de Brésiliens en recherche d’Eldorado. «L’Amazonie, une terre sans personne pour les personnes sans terres». Pourtant, sur ces espaces vivent depuis toujours des populations indigènes: plus de 230’000 personnes réparties en 195 peuples différents!

Après bien des luttes, la plupart des terres ont été démarquées, c’est-à-dire protégées. Aujourd’hui encore, pourtant, des milliers d’occupations ou exploitations illégales de terres se poursuivent. Si la voix des Indiens se fait régulièrement entendre dans les tribunes internationales, leur reconnaissance et le respect de leurs droits ne s’inscrit toujours pas complètement dans la réalité.