Aucun autre pays d’Amérique latine n’a été aussi durement touché par la Covid-19 que le Brésil. A cette catastrophe sanitaire s’ajoute l’insécurité alimentaire qui touche 10 millions de Brésiliens de plus qu’il y a deux ans.
Plus de 4 000 décès en une journée ont été enregistrés au Brésil au début du mois d’avril. La troisième vague de Covid-19, qui a débuté en décembre, frappe maintenant plus fort que jamais avec quelques 92 nouvelles variantes identifiées. Parmi elles, la nouvelle variante du virus P 1 a entraîné une situation effroyable dans l’ensemble du pays : Les hôpitaux sont surchargés, ils manquent souvent de sédatifs et d’anesthésiques, et dans de nombreux hôpitaux, tous les appareils d’assistance respiratoire sont occupés. Les soins d’urgence pour les personnes gravement malades ne peuvent donc plus être garantis, et de nombreuses personnes meurent sans assistance médicale. Le personnel de santé est complètement épuisé et souffre de graves tensions psychologiques.
Étant donné que le président Jair Bolsonaro ne croit toujours pas au confinement et qu’il n’existe pas de mesures de protection uniformes dans les États, le virus continue de se propager presque sans entrave. Quelques 380 000 décès dus au Covid-19 ont été enregistrés à ce jour. Le nombre de décès par jour est estimé à quelques 4’000 à 5’000 morts et les chiffrent augmentent de semaine en semaine. Le taux actuel de vaccination (12% jusqu’à aujourd’hui) ne permet pas de penser qu’il y aura bientôt une diminution des 50 000 à 80 000 nouvelles infections qui ont eu lieu chaque jour jusqu’à présent. La propagation du virus a conduit le Brésil au bord de la catastrophe humanitaire.
Pour aggraver les choses, la faim au Brésil a rebondi ces dernières années et a été exacerbée par la pandémie de la Covid-19. Entre 2004 et 2013, le programme Faim Zéro (« Fome Zero ») du président Lula da Silva a permis d’améliorer considérablement la nutrition de la population. Cependant, depuis 2015, les programmes de soutien du gouvernement ont été de plus en plus démantelés, notamment depuis l’arrivée au pouvoir de Bolsonaro en janvier 2019. Depuis lors, le nombre de personnes souffrant réellement de la faim au Brésil a fortement augmenté. Selon une étude récemment publiée par la « Rede Brasileira de Pesquisa em Soberania e Segurança Alimentar », à laquelle a également participé la célèbre Friedrich Ebert Stiftung, près de 117 millions de Brésiliens* sont en situation d’insécurité alimentaire à la fin de 2020. 19,1 millions de personnes souffrent de faim sévère, soit environ 10 millions de plus qu’il y a deux ans.
Terre des Hommes Suisse (section romande) / terre des hommes schweiz (section suisse-alémanique) répondent à cette situation dramatique en collaboration avec des organisations partenaires locales en accompagnant quelques 60’000 personnes.
Terre des Hommes Suisse a mis en place un système de cash transfert pour aider les familles les plus démunies. Les partenaires s’efforcent de maintenir une éducation de qualité, la protection des enfants et de garantir les moyens de subsistances pour tout-e-s. Dans nos régions d’action, nous apportons un soutien psychosocial aux jeunes et à leurs familles qui ont été gravement touchés par des décès liés à la Covid-19. De cette façon, les conséquences psychologiques négatives de ces expériences traumatiques peuvent être prises en charge. En outre, nous continuons à promouvoir les gestes barrières et mesures de protection ainsi qu’à distribuer des masques et des articles d’hygiène pour se protéger des infections.
Cinq de nos organisations partenaires ont également réagi à l’augmentation de la faim. Les organisations de base Centro Sabiá et ASPTA pour terre des hommes schweiz (section suisse-alémanique) et le consortium MOC, SASOP et EFASE pour Terre des Hommes Suisse (section romande), toutes actives dans le domaine de l’éducation agroécologique et de la mise en réseau des jeunes agriculteurs dans les régions rurales du nord-est du Brésil, distribuent, entre autres, des paniers de nourriture aux familles nécessiteuses des villes voisines. Dans l’état de la Bahia, par exemple, plus de 12’000 familles ont en bénéficié en 2020.
Le manque d’intégration nationale de la politique publique d’éducation pendant la pandémie a obligé les associations issues de la société civile à intensifier la pression sur les gouvernements des états et des villes afin d’assurer un accès à des cours en ligne aux enfants et adolescents. Les associations partenaires de Terre des Hommes Suisse ont développé des méthodes et mis en place des processus afin de garantir la qualité de l’éducation dans ces conditions, notamment au travers de formations des enseignant-e-s aux outils digitaux ou de crédits accordés aux familles afin que leurs enfants aient un accès à internet. Près de 5000 enfants et jeunes ont ainsi bénéficié de ces mesures, qui sont maintenues en 2021.
Là où l’Etat s’est retiré et est inactif, les mouvements sociaux sont à nouveau sollicités et font tout leur possible pour atténuer la détresse psychologique et physique. Terre des Hommes Suisse / terre des hommes schweiz soutiennent leurs organisations partenaires au Brésil avec des fonds supplémentaires pour répondre aux conséquences désastreuses de la pandémie.
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