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L’éducation en Afrique : Un droit fondamental à renforcer

L’éducation est un droit fondamental pour chaque enfant, indépendamment de son origine, de sa situation physique ou économique. Elle permet aux enfants d’acquérir des connaissances essentielles pour leur avenir, tout en favorisant une société plus équitable et inclusive. Malheureusement, de nombreux enfants en Afrique subsaharienne sont encore privés de ce droit à cause de diverses barrières socio-économiques et sécuritaires.

C’est en ce sens que le Groupe de Travail Régional sur la Protection de l’Enfant (GRPE), dont fait partie Terre des Hommes Suisse, a publié une note de plaidoyer dans le cadre de la « Journée de l’enfant africain » dont voici les principaux points (la note complète, avec des recommandations détaillées, est disponible à la fin de cet article).

 

Engagements internationaux et défis persistants

Les États africains, en ratifiant des instruments internationaux tels que la Convention Internationale des Droits de l’Enfant et la Charte Africaine des Droits et du Bien-Être de l’Enfant, se sont engagés à garantir l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants. Malgré des progrès significatifs, avec un taux de scolarisation primaire dépassant les 80% sur le continent, de nombreux défis demeurent. Environ 20% des enfants âgés de 6 à 11 ans et un tiers des enfants de 12 à 14 ans ne sont toujours pas scolarisés. La situation est encore plus préoccupante pour les jeunes de 15 à 17 ans, dont près de 60% ne fréquentent pas l’école (les liens vers les études citant ces chiffres sont disponibles dans le document de note de plaidoyer).

Deux jeunes filles préparent un sketch sur une place publique, Terre des Hommes Suisse

L'impact de l'insécurité, des crises et des inégalités de genre sur l'éducation

Les conflits armés, les déplacements de populations et les crises humanitaires exacerbent les défis liés à l’éducation, notamment dans des régions comme le Sahel. Par exemple, entre 2017 et 2018, plus de 2000 écoles ont été fermées au Burkina Faso, au Mali et au Niger en raison de l’insécurité, perturbant ainsi l’éducation de plus de 400 000 enfants.

En parallèle, l’inégalité entre les genres constitue un obstacle majeur supplémentaire. Les filles sont souvent plus désavantagées que les garçons, avec 23% des filles non scolarisées au primaire contre 19% des garçons. À l’adolescence, cette exclusion augmente, touchant 36% des filles contre 32% des garçons. Il est crucial de promouvoir des programmes spécifiques pour garantir l’accès et le maintien des filles dans le système éducatif.

Des enfants assis devant un tableau noir au Burkina Faso, Terre des Hommes Suisse

Les recommandations du Groupe de Travail Régional sur la Protection de l’Enfant (GRPE)

À l’occasion de la Journée de l’Enfant Africain, le GRPE, dont fait partie Terre des Hommes Suisse, appelle à des actions concertées pour améliorer l’accès à l’éducation :

Pour l’Union Africaine et la CEDEAO :

  • Encourager l’intégration du numérique dans le développement de contenus éducatifs
  • Développer des curricula adaptés aux besoins actuels du marché du travail

Pour les gouvernements :

  • Instaurer un climat de paix et un système de protection durable pour les enfants.
  • Allouer des budgets conséquents à l’éducation, en mettant l’accent sur les zones reculées.
  • Promouvoir l’éducation des filles et éliminer les barrières à leur participation.
  • Améliorer la qualité de l’apprentissage à tous les niveaux et utiliser le numérique pour booster l’éducation.

Pour les partenaires financiers et techniques :

  • Prioriser la protection de l’éducation contre les attaques dans leurs financements.
  • Soutenir la mise en œuvre de la Déclaration sur la Sécurité dans les Écoles.
  • Encourager l’engagement communautaire pour la gestion des risques d’attaques contre les écoles.

Pour la société civile :

  • Prioriser la réintégration des enfants affectés par les conflits.
  • Améliorer la coordination et la collaboration sur les initiatives éducatives.
  • Réaliser des évaluations rapides des besoins en protection de l’enfance.

 

Garantir le droit à l’éducation pour tous les enfants en Afrique est non seulement une obligation morale mais aussi une nécessité pour le développement durable du continent. En mutualisant les efforts des gouvernements, des organisations internationales, des partenaires financiers et de la société civile, nous pouvons bâtir un avenir où chaque enfant, sans distinction, pourra accéder à une éducation de qualité et contribuer positivement à sa communauté et à son pays.