L’exposition “Les condamnés de la terre” s’est tenue du 7 au 13 juillet 2016 dans le bâtiment du Congrès de la République à Lima (Pérou). Un événement initié par une congressiste en collaboration avec Terre des Hommes Suisse.
L’exposition présentait une collection d’images de la journaliste et chercheuse Carmen Barrantes. Elle a fait état des connections systématiques qui existent entre l’exploitation minière illégale de l’or, la traite de personnes et la déforestation. Un état de fait qui a converti le Madre de Dios, région où interviennent des partenaires de Terre des Hommes Suisse, en destination fatale pour des dizaines d’adolescent-e-s apâté-e-s par de beaux discours puis exploité-e-s au travail.
Ces photographies ont été réalisées dans le contexte d’une recherche coordonnée par Terre des Hommes Suisse en 2014 sur la situation des adolescentes à des fins d’exploitation sexuelle. Elles ont été exposées ces derniers mois à La Havane (Cuba) et à Quito (Equateur). Elle permet de renforcer le message de conscientisation grâce au pouvoir communicatif des images.
“Los condenados de la Tierra” documente ce crime organisé
Près de 4000 jeunes femmes travaillent dans les 400 bars et “prostibars” situés dans les alentours des campements informels d’extraction d’or au Madre de Dios. La traite des adolescentes est un phénomène complexe qui a des origines sociales et économiques liées à l’exclusion et l’inéquité de genre. Ce sont pour la plupart des femmes qui manquent de liens familiaux, de soutien de leurs parents, qui vivent en situation de pauvreté et sont à la recherche d’un travail. Pour elles, quitter leur communauté et leur famille est une question de survie, une forme de résistance aussi face au cercle vicieux de la pauvreté. Une échappatoire.
Pour lutter contre ce délit et porter attention aux victimes, il faut mener une approche globale en développant des programmes de protection qui restituent droits économiques, sociaux et culturels aux adolescentes. L’Etat péruvien en particulier doit développer trois types d’actions concrètes:
1) Poursuivre les mafias
2) Prévenir la traite
3) Mettre en place une politique pour les victimes (réinsertion dans les familles, espaces d’accueil pour celles qui ne peuvent retourner chez elles, etc.)
Cet esclavage auquel sont soumises ces enfants, adolescentes et jeunes femmes ne porte pas seulement atteinte à leur dignité individuelle, mais touche aussi la dignité de toute la société péruvienne. Il est essentiel de donner aux victimes une réponse intégrale et des opportunités qui leur permettent de s’en sortir.
Cette exposition a obtenu une très bonne couverture médiatique. Un lien parmi d’autres sur le site de la radio nationale (en espagnol).