Formation de jeunes en Haïti

Une professeure de l’Ecole Hôtelière de Genève forme des enseignants haïtiens dans le cadre d’un programme soutenu par Terre des Hommes Suisse.

Echanges avec l’Ecole Hôtelière de Genève

Une professeure de l’Ecole Hôtelière de Genève forme des enseignants haïtiens dans le cadre d’un programme soutenu par Terre des Hommes Suisse.

Il y a un peu plus d’un an, Terre des Hommes Suisse, avec son partenaire haïtien l’Ecole nationale des arts et métiers (Enam), entamait une formation en hôtellerie et restauration pour des jeunes filles – et quelques jeunes gens – particulièrement vulnérables, provenant de milieux défavorisés et souvent touchés par le séisme de 2010. Cette formation s’ajoutait à celle déjà octroyée en électricité et carrelage – menée notamment avec l’appui de la Chaîne du Bonheur.

Aujourd’hui, une nouvelle étape est franchie. Christina Ligthart, professeure à l’Ecole Hôtelière de Genève (EHG), revient de deux semaines de cours à Port-au-Prince où elle a formé des enseignants et des apprenantes. Nous l’avons rencontrée en compagnie du directeur général de l’EHG, Monsieur Alain Brunier.

Pour Christina, il s’agissait d’un tout premier contact avec Haïti: une riche expérience! C’est encore avec émotion qu’elle évoque le choc du survol de Port-au-Prince, la vision des parterres de tentes bleues USAID où vivent toujours environ 350’000 réfugiés du tremblement de terre ainsi que l’arrivée dans la capitale d’Haïti, dans la foule, la pollution et le bruit. «Les cours se donnaient au centre de l’Enam, dans un quartier populaire et dangereux de la capitale. Aux enseignants se sont jointes les huit meilleures diplômées de la première volée de la formation et, surprise, ce sont elles qui, au début, étaient les plus réceptives. Il a fallu d’abord vaincre une timidité légitime et expliquer ce que nous allions faire par Doris Charollais Haïti ensemble. Le programme de cette formation en hôtellerie comprenant surtout des cours techniques tels que cuisine, pâtisserie, bar, préparation des chambres, etc., c’est sur l’accueil et les exigences qu’ont les clients des hôtels, et notamment de futurs touristes, que s’est focalisé mon cours.»

Les sujets abordés furent variés, de notions de base (ponctualité du personnel, tenue vestimentaire, etc.) à des calculs de rentabilité (prix de revient d’un repas, taux d’occupation des chambres d’hôtel, etc.) ou encore la préparation et l’animation d’un cours de formation. «Des jeux de rôle, des petits groupes de travail incitèrent les participants à s’exprimer, ce qui n’est pas toujours évident en Haïti où très souvent, l’enseignant parle et les élèves écoutent ou répètent.»

Pendant son séjour, Christina a également visité plusieurs hôtels dans la capitale et de la province où le tourisme se développe peu à peu. Elle a pu s’enquérir de leurs besoins en personnel. Grande joie: les hôtels qui avaient accueilli des stagiaires de cette formation Enam-Terre des Hommes Suisse étaient très satisfaits. Une collaboration régulière est envisagée avec l’Ecole Hôtelière de Genève dans ce processus de formation des enseignants haïtiens. Après cette première expérience, les besoins pourront être approfondis mais, d’ores et déjà, on retient cette immense envie d’apprendre qu’ont témoignée tous les participants.

Formation à l’énergie photovoltaïque

L’organisation Humanitel a également offert ses services pour compléter la formation en électricité que Terre des Hommes Suisse soutient avec l’Enam. Durant dix jours, Max Schneider, technicien en énergie, a pu transmettre des connaissances sur la production d’électricité voltaïque pour des systèmes autonomes à vingt-cinq enseignants et apprenants de cette filière. Interview complet sur www.terredeshommessuisse.ch/Haiti/Enam/Schneider

Article rédigé par Doris Charollais, tiré du journal Terre des Hommes Suisse n°110, mai 2013