Offrir aux adolescents autochtones la possibilité de suivre une formation de qualité reconnue aux techniques artisanales traditionnelles (tissage et céramique).
Dans les zones rurales entourant la ville de Sucre, au sud de la Bolivie, la faible diversification de la production agricole et la diminution des terres arables empêchent les familles autochtones défavorisées d’améliorer leurs conditions de vie et limitent, à terme, leur capacité à garantir leur subsistance. Le manque de perspectives de formation et d’emploi décourage les jeunes.
Dans le passé, des cours d’artisanat pour les jeunes des communautés Jalq’a et Tarabuco étaient organisés par la fondation Asur pendant les week-ends et les vacances scolaires. Cela n’est plus possible, car de plus en plus de filles et de garçons sont contraints de travailler pendant leurs vacances. Dès l’âge de 12 ans, ils sont envoyés par leurs parents vers les plaines ou les mines d’argent de Potosí et de Porco avec le risque que cette migration temporaire devienne plus durable.
Ces activités, préjudiciables à leur santé, les éloignent de leur village et les empêchent d’acquérir le savoir-faire nécessaire à la production de textiles, tapisseries et céramiques traditionnels. Maîtriser l’art de produire ces objets à haute valeur ajoutée, très recherchés sur le marché, leur permet d’améliorer leur condition économique, sans se voir contraints de quitter leur communauté.
L’action de Terre des Hommes Suisse
Terre des Hommes Suisse propose d’intégrer, dans le programme officiel des écoles secondaires, des formations en artisanat traditionnel de haute qualité, afin de générer des emplois et des revenus pour ces adolescents et leurs communautés.
En partenariat avec Asur, Terre des Hommes Suisse participe au développement de programmes de formation aux techniques artisanales et de matériel pédagogique adaptés aux adolescents autochtones. Cette formation se veut accessible aux jeunes dans l’école de leur village, dans le cadre du cursus officiel. Elle prévoit de compléter les compétences techniques et productives des jeunes par une sensibilisation aux droits et aux devoirs de l’enfant.
Suite à une convention avec les autorités du district de Tarabuco, quatre écoles participent au projet, à San José del Paredón, Mishk’a Mayu, Pisili et Pampa Lupiara. Les parents et organisations communautaires locales collaborent également. La formation s’inscrit dans le cadre de la nouvelle loi bolivienne sur l’éducation, qui soutient la culture des peuples autochtones ruraux ainsi que la formation technique et productive à partir du cycle secondaire, à travers un système éducatif adapté à leurs traditions et à leurs besoins.
Grâce à cette formation, les jeunes auront à l’avenir l’option de rester dans leur communauté et d’envisager un emploi complémentaire aux activités agricoles, qui ne nuise pas à leur santé et à leur sécurité.