Depuis plus de vingt ans, Anne-Lise Payro a contribué avec beaucoup d’engagement aux actions de Terre des Hommes Suisse, notamment à travers l’organisation de la Marche de l’espoir. Alors qu’elle s’apprête à prendre sa retraite, elle revient sur ses souvenirs marquants, son attachement aux valeurs de l’ONG et l’importance de l’éducation comme levier d’émancipation.
Quand avez-vous rejoint Terre des Hommes Suisse et qu’est-ce qui vous a motivée à y travailler ?
J’ai rejoint Terre des Hommes Suisse en tant que bénévole en 1998. Je connaissais l’organisation depuis petite, car j’avais fait appel à eux pour avoir de la documentation sur le Brésil pour un exposé à l’école primaire ! Quand le poste de Chargée d’administration de la Marche de l’espoir a été créé, j’ai postulé et j’ai été engagée en 2004. Le fait de travailler dans une organisation à but non lucratif a été très motivant et c’était aussi une première pour moi !
Quel est l’événement ou le moment qui vous a le plus marquée dans votre carrière à TdH Suisse ?
Outre les présentations de mes collègues en retour de leurs visites sur le terrain qui sont toujours très intenses, l’événement de la Marche mondiale contre le travail des enfants en 2009 a été un moment fort dans la sensibilisation du public à la lutte contre le travail des enfants. Des anciens enfants travailleurs ont été invités à témoigner en Suisse de leur parcours de vie et des défis auxquels ils étaient confrontés. Leurs témoignages étaient d’une maturité impressionnante, mais empreints de tristesse et de lourdeur.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux futurs collaborateurs et collaboratrices de TdH Suisse ?
J’aimerais leur dire de toujours garder à l’esprit l’importance de la mission et des valeurs de TdH Suisse, et que chaque action, aussi petite soit-elle, contribue à un changement positif et durable.
Quel est le projet ou l’accomplissement dont vous êtes la plus fière au sein de TdH Suisse ?
J’espère avoir su tout au long de ces années conserver l’âme de la Marche de l’espoir, notre événement annuel qui mobilise des milliers de personnes pour soutenir les enfants dans le besoin dans le monde. La gestion administrative de l’événement est cruciale pour son succès. Grâce à une organisation rigoureuse, à l’engagement de toute l’équipe et à une forte assistance des bénévoles, nous avons pu faire de la Marche de l’espoir un événement phare qui a un impact significatif sur les projets de TdH Suisse.
Depuis vos débuts à TdH Suisse, comment avez-vous vu évoluer les défis auxquels sont confrontés les enfants dans les pays d’intervention ?
Au fil des années, j’ai pu constater à quel point les contextes socio-économiques, politiques et sanitaires changent constamment, ce qui nécessite une adaptation continue de nos stratégies et de nos interventions. Les besoins des enfants restent nombreux et variés, et il y a toujours beaucoup de travail à faire pour répondre à ces défis de manière efficace et durable. Face à ces mutations, Terre des Hommes Suisse a toujours su faire preuve d’agilité et de réactivité, en ajustant ses actions et en renforçant le travail avec ses partenaires locaux, afin de continuer à protéger et accompagner les enfants vers un avenir meilleur.

Parmi toutes les causes défendues par TdH Suisse, y en a-t-il une qui vous tient particulièrement à cœur et pourquoi ?
La cause qui me tient particulièrement à cœur est l’accès à l’éducation et à la formation, en particulier pour les filles. J’ai pu voir à quel point l’école est un levier essentiel pour sortir les enfants de la pauvreté, leur offrir un avenir meilleur et leur permettre de devenir des acteurs de changement dans leurs communautés. La formation joue également un rôle dans l’acquisition de compétences qui les aideront à trouver un emploi et à subvenir à leurs besoins. C’est une cause qui a un impact durable et qui est au cœur de notre mission chez TdH Suisse.
Avez-vous une anecdote marquante, une rencontre ou un moment fort avec un enfant ou une communauté qui illustre l’impact de TdH Suisse ?
Chaque année, après la Marche de l’espoir, je reçois des lettres et des dessins d’enfants qui expriment leur joie et leur fierté d’avoir participé. Ce qui me touche le plus, c’est de voir à quel point ils comprennent le sens de leur engagement : marcher pour soutenir d’autres enfants à l’autre bout du monde, leur donner accès à l’éducation, à la protection et à un avenir meilleur. Je perçois une véritable prise de conscience et une solidarité sincère qui montrent que nos actions ici en Suisse ont un véritable écho bien au-delà de nos frontières.

Si vous deviez résumer TdH Suisse en un mot ou une phrase, quel serait-il et pourquoi ?
« Engagement pour l’enfance ». Cette phrase capture l’essence de notre mission qui est de protéger et promouvoir les droits des enfants à travers le monde. Chaque action que nous entreprenons vise à améliorer la vie des enfants et à leur offrir un avenir meilleur.
Après tant d’années d’engagement, que ressentez-vous en tournant cette page ? Quels sont vos projets pour la suite ?
C’est un mélange d’émotions… car tourner cette page signifie dire au revoir à une partie importante de ma vie professionnelle et à mes adorables collègues ! Mais c’est aussi une ouverture vers de nouvelles aventures. Je prévois de voyager et de m’engager dans des activités de bénévolat. Ces expériences me permettront de continuer à contribuer à des causes qui me tiennent à cœur et de découvrir de nouvelles cultures et perspectives.