Les peuples indigènes: contexte (17 juin 2013)

Lundi 17 juin. Journée de rencontre avec l’équipe de Secoya (service et coopération avec le peuple Yanomami), association partenaire de Terre des Hommes Suisse, et principalement avec son coordinateur général Silvio Cavuscens.

Siège de Secoya, partenaire TdH Suisse - Manaus

Ci-dessous quelques éléments globaux de compréhension, à développer et surtout à concrétiser ces deux prochaines semaines.

L’action de Terre des Hommes Suisse dans la région est dirigée sur le renforcement des droits des peuples indigènes, et en particulier au droit à l’éducation et à la formation des enfants et des jeunes. Parmi les grandes inégalités sociales auxquelles font face les populations autochtones, il y a l’accès à l’éducation. A la fois pour des raisons de coûts (éloignement des villages, manque d’écoles, manque de formation et de personnel prêt à s’expatrier en zones forestales, matériel scolaire pas adapté, etc.), mais aussi pour des raisons politiques: difficile et délicat de mettre en pratique la reconnaissance officielle de la différenciation culturelle… et surtout d’impliquer les peuples dans les processus de définition de leurs besoins et de formalisation des décisions… rappelons que c’est seulement avec la Constitution fédérale de 1988 qu’a été reconnue leur citoyenneté!

«Les années 90 ont été une période favorable aux droits des peuples indigènes, un moment particulier au Brésil, de rêves de construction d’une société égalitaire… aujourd’hui c’est un peu le désenchantement» constate Silvio. La conjoncture économique et politique a changé et il y a peu d’espaces adéquats pour les débats et les revendications. C’est le jeu de la politique des alliances du gouvernement avec les représentants des intérêts économiques, des pouvoirs religieux et des ruraliste, qui veulent exploiter la terre sans tenir compte des indigènes et de la préservation de la biodiversité.

Par ailleurs, la présidence de Dilma Rousseff a mis l’opposition au pouvoir… et il n’y a plus personne pour s’offusquer des lenteurs ou s’opposer aux décisions gouvernementales qui seraient contraires aux intérêts des indigènes. Le rôle de la société civile et des organisations non gouvernementales, nationales comme internationales, reste donc fondamental.