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Lexique

Le xapono est constitué de différentes cases assemblées en cercle, au centre duquel un grand espace en terre battue pour les activités culturelles.

Xapono @LucianaPinto

Les Yanomami déménagent parfois de lieu de vie lorsque la terre ne donne plus rien pour les cultures (fruitiers, manioc, tabac), s’il n’y a plus grand chose à chasser, s’il y a conflit entre personnes ou s’il y a eu une mort incompréhensible. Certains xapono maintiennent la tradition d’un campement secondaire où il se déplace pour quelques mois chaque année, à la recherche d’autres animaux-fruits.

@Secoya

Il n’y a pas d’électricité dans les xapono, le soir on s’éclaire à la lueurs des feux. Une radio permet, grâce à de l’énergie solaire, de communiquer de l’un à l’autre et d’avertir s’il y a un grave problème de santé… quand elle n’est pas en panne.

@Secoya

Wayamou est le moment de dialogue du soir où les leaders (perioma (chef), agent de santé, professeurs, hekura (chamane), etc) Yanomami de la communauté se regroupent et discutent ensemble des activités du jour suivant: à quel moment un groupe partira à la chasse ou à la pêche, les chemins suivis dans la forêt, etc. Ils chassent avec des flèches empoisonnées, voire des fusils: biches, oiseaux, singes, crocodiles, etc. Le chasseur ne mange pas l’animal qu’il tue, et les animaux domestiques ne sont pas consommés (chiens, mais aussi poules). Enfin, on ne chasse que ce dont on a besoin et que l’on peut consommer.

Débat intéressant sur le rôle des femmes dans la société yanomami. De notre point de vue de blanc, elles n’ont pas beaucoup de voix. Ce sont les hommes qui ont les postes d’autorité, l’accès au religieux, aux discussions, aux décisions. D’un autre côté, la répartition du travail n’est pas du tout perçue de la même manière. Les tâches des femmes ne sont pas dépréciées. Elles assument comme la majorité des femmes du monde un rôle de fonds, alors que celui des hommes est plus ponctuel: chasse, feu, etc. Complémentarité. Ce qui ne nous empêche pas d’aborder la question du genre, d’autant plus que le sujet va se cristalliser avec la confrontation au monde occidental. En effet, depuis 4-5 ans, les femmes yanomami perçoivent la bourse familiale (programme étatique selon des critères de pauvreté)… mais ce sont les hommes qui bougent du xapono, qui vont à la chasse, qui vont donc à la ville pour dépenser. Dépenser en produits nécessaires mais sont souvent tentés par les produits industrialisés et surtout l’alcool.

@Secoya

La mort. Lorsque survient un mort dans le xapono, le corps est brûlé ainsi que toutes ses affaires, voire même ses champs! Son nom même n’est plus prononcé. Cela permet au mort de partir tranquillement et de laisser la communauté en paix. On organise une fête en sa mémoire… celle-ci peut se préparer des mois à l’avance, selon le statut de la personne décédée. Petite histoire off: je copiais des photos depuis l’ordinateur d’une des professeures napë lorsque l’un des yanomami assis à côté de moi qui regardait les photos que je sélectionnais, pointe du doigt une image et s’exprime en yanomami avec vigueur. Tamara s’approche, s’excuse et le rassure: cette photo va être supprimée… elle m’explique ensuite que la personne photographiée est morte entre temps. Prendre une photo, c’est prendre un peu de l’âme de la personne.
Une de mes tâches durant ce voyage sur le terrain est de prendre des photos… cette scène me pose des questions, certaines demeurent sans réponse. Il me reste à donner la priorité à une approche délicate et à beaucoup de respect.