You are currently viewing Mooripe man

Mooripe man

On passe des heures en voiture pour passer d’une communauté à une autre. Des heures à écouter parler de la culture, des traditions, des enjeux à relever par les peuples indigènes. Des heures au milieu de paysages fantastiques, très verts, montagneux, d’une douceur et beauté à couper le souffle. Ici des chevaux en liberté qui galopent, là des échassiers, des rivières et des ponts… parfois un peu bricolés. Nous sommes encore en saison de pluies, mais avons la chance d’avoir de belles journées ensoleillées et ainsi une route praticable. On perd la notion du temps.

Rivière sur notre route

Je n’ai pas parlé du dixième des informations recueillies et j’ai si peu de temps pour synthétiser et rédiger… En rapide conclusion, la lutte des peuples indigènes est toujours d’actualité. Invasion de terres, barrages en perspectives avec déplacement de populations, discrimination des non-indigènes qui les considèrent encore et toujours comme des gens assistés et opposés au «progrès» du Brésil, grand écart entre traditions et modernité… Le Cir, association partenaire de Terre des Hommes Suisse, est vraiment issu de la base, des communautés. Elle est bien organisée, possède une fine conscience politique, s’attaque à des enjeux cruciaux pour leur avenir.

Le centre de formation des jeunes est l’un des outils parmi d’autres dans sa stratégie. Ces jeunes sont impressionnants de présence et de clairvoyance. Ils participent déjà à la défense des droits et au développement de leur communauté. Demain, ils poursuivront leur engagement pour la conservation de leur terre, sa biodiversité, et pour que les populations indigènes en croissance puissent faire le choix de leur propre développement culturel et traditionnel et vivre sur leur terre, de leur terre.

Mooripe man (merci) pour leur accueil, leur patience face à nos mille et unes questions, ces moments forts de partage.

Retour sur Boa Vista. Demain aux aurores, vol pour Manaus.