Le dérèglement climatique aggrave l’exploitation des enfants.
La dégradation progressive de l’environnement pousse les agriculteurs à chercher de nouvelles sources de revenus. Terre des Hommes sort un rapport accablant sur la relation entre changement climatique et travail des enfants. Il revient sur la situation à Katmandou suite au séisme de 2015.
Les effets du changement climatique sont perceptibles dans le monde entier. Les conditions météorologiques extrêmes, ajoutées à l’impact négatif des activités humaines sur l’environnement, appauvrissent les populations et aggravent les conditions de travail des enfants. À l’occasion de la journée mondiale contre le travail des enfants le 12 juin, Terre des Hommes sort un rapport accablant. Il révèle comment le changement climatique influence de manière négative leurs conditions de travail, renforce leur exploitation et nuit gravement à leur santé.
Le rapport cite des exemples en Inde, au Burkina Faso, au Pérou, au Nicaragua et au Népal, où l’exode rural prend de l’ampleur. La sécheresse, les inondations et l’érosion des sols affectent les récoltes et rendent la survie difficile dans les villages reculés. Dans la région de Katmandou, des familles entières migrent vers la capitale. Le tremblement de terre de 2015 a accéléré le phénomène. On estime à plus de 28’000 le nombre d’enfants qui travaillent dans l’une des centaines de briqueteries artisanales de la capitale népalaise. Sortis du système scolaire, ils souffrent de graves problèmes respiratoires dus à la fumée des cheminées et à la poussière des chantiers.
«Cela fait huit ou neuf ans que nous venons ici en famille pour travailler durant les six mois d’hiver. J’ai dû arrêter l’école il y a cinq ans, car je n’arrivais pas à rattraper mon retard à mon retour au village. Je fabrique entre 700 et 800 briques par jour et je gagne 1 roupie (1 centime) par brique. J’aimerais financer la reconstruction de notre maison détruite par le tremblement de terre», témoigne Binita, 17 ans, qui vit avec son père malade et son jeune frère dans la briqueterie de Jhyauli à Katmandou.
Le rapport insiste sur l’importance d’étudier la relation entre le dérèglement climatique et le travail des enfants. Il démontre la nécessité de mener davantage d’investigations pour améliorer la prévention et sensibiliser les politiques locales et internationales au lien entre ces deux fléaux. La communauté internationale doit prendre conscience que les accords sur le climat impactent le travail des enfants. La situation particulière des enfants migrants devrait être considérée par les politiques gouvernementales afin de leur offrir des perspectives sur le long terme.
Communiqué de presse du 8 juin 2017