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Tutti frutti

Cours de xamatari

Totihitawë : bon/bien (par extension : tout va bien ?! question ou réponse, en abbrégé : totë)
Norimi – norimiyë : ami-e
Yahi : la maison
Suwëhëru : une enfant (fille)
Napë – napëwoma : non yanomami – femme non yanomami
Hirarewë : professeur

Au-moins 9 mots différents pour le mot « rivière » (selon sa taille, sa force, etc.), mais pas de mots pour « merci » ou « bonjour » (ça se sous-entend autrement).

Livre pédagogique bilingue Portugais - Yanomami

Quelques témoignages

M. est actuellement la seule femme professeure et participe depuis le commencement du projet. Sa famille est composée de ses parents, 7 soeurs et 2 frères, ainsi que de 4 petits enfants. Aujourd’hui âgée de 26 ans, elle enseigne dans deux classes de 11 enfants de Pukima Beira qui comporte 116 habitants. «Au début, les élèves étaient perdus en écriture, lecture, mathématique. J’ai parlé longtemps, longtemps jusqu’à réussir. Nous avons très peu de matériel scolaire ou pédagogique.» Le rôle du professeur? «Il doit se comporter bien et doit accompagner les élèves qui ont des difficultés, les ramener sur le chemin. » Dans le xapono? «je suis une voix qui compte». Seule femme? «J’espérais qu’il y en aurait d’autres. Les leaders m’ont choisi car j’avais suffisamment de connaissances, que je ne bois pas d’alcool, je suis bien vue. En plus je suis célibataire (par choix), c’est rare. Enseigner n’est pas facile si on a des enfants.»

Otavio vit à Bichu-Açu, le xapono le plus proche de la ville et qui en subit les plus fortes pressions. «Les enfants pourront avoir une expérience de vie bien meilleure que moi. On va éduquer une nouvelle génération pour qu’elle soit plus éclairée que nous. Nous, nous faisons bientôt partie du passé.»
«Je ne veux pas quitter mon peuple. Toute ma famille vit là. Mon objectif est de faire mûrir la langue et la culture de mes parents» ajoute Maciel d’Ajuricaba, l’un des xapono les plus éloignés.