Notre venue concorde avec la tenue d’un événement organisé pour la 2e année consécutive: la foire des semences. Le Cir invite pour l’occasion différentes communautés et écoles qui viennent présenter la diversité de leur environnement. Exposition de plants, de graines, présentations orales de leur travail ou des richesses de telle ou telle plante, échanges de graines entre communautés.
L’espace commun (une salle couverte) est rempli par toutes les générations, mais ce sont surtout les jeunes qui s’expriment. Un moment fort. L’idée est de créer une banque de semences locales au CIR, graines et plants qui pourront être récupérés par les communautés. L’Etat distribue parfois de son côté des semences… souvent de mauvaise qualité. Et un membre de l’équipe d’ajouter: «et quand on nous donne quelque chose, cela génère immanquablement une forme de pouvoir et de domination».
La question du milieu ambiant est au centre de leurs préoccupations. «Prendre soin de la terre, c’est prendre soin de notre santé». Les jeunes sont formés au respect de l’environnement, à la rotation des cultures, à entretenir les sols et la végétation. Ils récupèrent tous les détritus, produisent et utilisent du compost… une conscience et une pratique vraiment très avancées!
Le choix de Terre des Hommes Suisse de se focaliser sur les questions d’éducation n’est pas anodin. Nous ne pouvons agir sur tous les plans, mais c’est un biais privilégié qui nous permet de toucher à d’autres droits fondamentaux, notamment la santé, la sécurité alimentaire, l’environnement.
La visite côté cour. Pour celles et ceux que ça intéresse, quelques détails d’un autre ordre. Nous sommes arrivés à la pause de midi. Chacun se sert dans les plats communs de riz et haricots blancs, salade verte, salade de tomates-oignons, spaghetti, viande (on s’est tous abstenu après avoir vu pendre dehors à une barre de métal des morceaux de viande crue en plein soleil….), poudre de manioc et morceaux de courge. Puis chacun fait sa vaisselle: image d’un cacique venu de l’Etat du Mato Grosso avec sa couronne de plumes faire la queue pour laver son assiette au robinet. La question du genre est traitée à la base!
Chaleur toute la journée, et vers 4h déjà de minuscules petits moustiques qui attaquent ferme. L’Anti-Brumm Forte amené de Suisse ne leur fait aucun effet. On a fini les bouteilles d’eau achetées avant le départ, on boit l’eau traitée, comme tout le monde. On croise les doigts.
La nuit, nous installons comme tout le monde notre hamac et sa moustiquaire à des crochets ou cordes, sous l’avant-toit. On y dort comme des rois.
