Les principales organisations de défense des droits de l’enfant appellent à une deuxième révolution dans le domaine des droits de l’enfant.
Trente ans après l’adoption de la convention relative aux droits de l’enfant par les dirigeants, des millions d’enfants sont privés de leurs droits et de mesures de protections nécessaires à leur épanouissement.
Trente ans après que les dirigeants mondiaux ont promis de protéger les droits de tous les enfants, des millions d’entre eux ne vont pas à l’école, sont confrontés à la pauvreté, à l’exploitation, à la violence, à la négligence et aux abus. Un nouveau rapport est présenté ce jour à l’ONU. « Une seconde révolution: 30 ans de droits de l’enfant et un agenda inachevé » indique qu’il est temps pour la communauté mondiale de tenir les promesses faites dans le cadre de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE).
Produit par la Joining Forces Alliance – une alliance des six principales organisations qui œuvrent pour l’enfance, dont fait partie Terre des Hommes Suisse – le rapport plaide en faveur d’une nouvelle ère d’engagement en faveur des enfants. Les membres de l’Alliance affirment que les gouvernements doivent prendre des mesures audacieuses pour cibler les enfants qui continuent de souffrir, souvent en raison de la discrimination fondée sur l’identité sexuelle, la race, la caste, la religion, le handicap ou l’orientation sexuelle.
« Il y a eu des progrès remarquables pour les enfants depuis l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, mais nous ne pouvons pas négliger les millions de personnes qui ont été laissées pour compte », a déclaré Meg Gardinier, présidente du Comité de surveillance de Joining Forces. « Ce sont les enfants les plus vulnérables que le monde néglige – ceux qui sont confrontés à l’extrême pauvreté, les jeunes vivant dans des États fragiles, les réfugiés et les enfants handicapés. Lorsqu’il s’agit de traduire les engagements en changements durables, nous avons échoué et nous devons faire mieux. C’est un échec moral, juridique et économique que le monde ne peut se permettre. »
Les statistiques mondiales reflètent les défis qui subsistent. Chaque année:
Plus de 5 millions d’enfants meurent de causes évitables, et près de la moitié de ces décès sont attribuables à la dénutrition;
95’000 enfants – dont 70% de garçons – sont assassinés et 15 millions d’adolescentes déclarent avoir des rapports sexuels forcés;
Et 64 millions d’enfants n’ont pas accès à l’enseignement primaire.
Le rapport met en lumière les principaux facteurs qui contribuent aux lacunes en cours, notamment le manque d’investissements dans les services qui sont d’une importance cruciale pour les enfants. Par exemple, la plupart des pays sont loin de dépenser les 5-6% du PIB pour assurer la couverture des soins de santé essentiels. Et l’aide étrangère, dont dépendent de nombreux pays parmi les plus pauvres, est insuffisante dans des domaines critiques tels que la santé et l’éducation.
Un autre facteur est le manque de données de qualité. Les gouvernements ont tendance à s’appuyer sur des données qui reflètent les moyennes nationales, ce qui rend difficile l’identification des besoins d’enfants spécifiques et le suivi des progrès. La ventilation des données par sexe, âge, handicap et localité est de plus en plus importante car de nombreuses violations des droits sont concentrées parmi les groupes défavorisés d’enfants.
L’Alliance Joining Forces appelle les gouvernements à adhérer à toutes les parties de la Convention relative aux droits de l’enfant et à agir en conséquence. Cela doit inclure:
– Mettre en œuvre une législation, des politiques, des budgets et des programmes qui incluent tous les enfants;
– Promouvoir les droits de tous les enfants marginalisés et défendre l’égalité des sexe;
– Et soutenir la participation significative des enfants et défendre leurs droits à la liberté d’expression et d’opinion.
Donner aux enfants une véritable voix, les écouter et tenir compte de leurs points de vue sera crucial pour progresser. Les enfants sont encore largement traités comme des bénéficiaires passifs des décisions prises par les adultes, bien que le droit des enfants à participer soit l’un des principes fondamentaux de la CDE de l’ONU. Il existe des obstacles à tous les niveaux de la société, qu’il s’agisse d’un manque de reconnaissance dans la loi et les politiques, d’une capacité limitée des adultes à faciliter la participation des enfants de manière significative ou d’un manque d’accès à la justice pour les enfants qui doivent contester des violations de leurs droits.
« Écoutez-nous », a dit Lucia, une jeune espagnole interviewée dans le cadre du processus de rédaction du rapport. « Il y a beaucoup de gens qui pensent que quand on est enfant, notre opinion sera ridicule. Ou que ça n’a pas de sens, ou que ça n’en vaut pas la peine. Même si c’est bon. Parce que quand tu es enfant, ton opinion n’en vaut pas la peine. »
Terre des Hommes Suisse œuvre pour le respect du droit à la participation des enfants et des jeunes, tout comme le droit à l’éducation et à la protection. Cette approche intégrée permet à de nombreux enfants vulnérables d’être accompagnés et de devenir des acteurs de changement de leur propre vie mais également au sein de leur communauté ou de leur pays.
Pour en savoir plus, consulter le rapport complet sur https://child-rights-now.org/