Education des jeunes en Bolivie

A l’occasion de la journée internationale des enseignant-e-s qui se tient le 5 octobre, Terre des Hommes Suisse met l’accent sur un projet qu’elle a soutenu durant de nombreuses années en Bolivie. Retour sur cette success story!

Au cours des 25 dernières années, plus de 10 000 enfants sont passés par l’un des 12 yachay wasi («maisons de savoirs»), un modèle éducatif spécifique développé dans le département de Chuquisaca, au centre de la Bolivie. Ces «internats», construits et soutenus par Promotores Agropecuarios (Proagro) avec le soutien de Terre des Hommes Suisse, ont permis la formation d’enfants et de jeunes non scolarisés.

Ces données ont été publiées fin 2017 dans un livre: «Yachay Wasi, un emprendimiento social exitoso» (trad: Yachay Wasi, le succès d’un engagement sociale) qui résume et systématise l’expérience des yachay wasi. (Ici un lien sur la version pdf en espagnol)
Par la diffusion de ce livre, Proagro veut rendre hommage aux éducateurs de Chuquisaca: il contient tous les détails sur la façon dont ils ont donné une «âme» à ces infrastructures qui abritent des enfants vivants dans des communautés éloignées, afin qu’ils puissent avoir accès à l’éducation scolaire.

«Les Yachay Wasi a changé la vie de nombreuses personnes, grâce à cela beaucoup d’entre nous sont des professionnels; bien que certains n’aient pas poursuivi leurs études supérieures, la formation qu’ils ont reçue jusqu’au niveau secondaire leur a servi partout où ils vont, en quête de vie» témoigne le professeur Genaro Quispe, ex-yachaywasien de la communauté d’Uyuni.

Deux jeunes bénéficiaires actuels de la Yachay Wasi de Yacambe témoignent:
«Sans ce Yachay Wasi, je ne serais pas là, je serais à la maison, j’aiderais mon père, j’aiderais à la ferme, je serais peut-être ailleurs, dans un autre département à travailler. Je n’étudierais pas s’il n’y avait pas eu le Yachay Wasi» (Ronal Cruz Zambrana)
«Dans ma communauté, les femmes qui n’étudient pas se retrouve en couple à un âge précoce. Elles ont un mari, leurs enfants, et c’est pourquoi je suis là. Pour continuer à étudier et ne pas suivre ce chemin, pour trouver ma voie et avoir une profession» (Claydi Ferdandez Choque)

La coordinatrice nationale de Terre des Hommes Suisse en Bolivie, Patricia Vargas, rappelle que les yachay wasi repose sur quatre piliers:

  • Le premier, c’est la communauté, qui cherchait une alternative pour que leurs enfants n’aient pas à émigrer pour étudier.
  • Le second, c’est qu’un yachay wasi n’est pas seulement un internat éducatif, mais un espace communautaire de solidarité et d’apprentissage mutuel.
  • Le troisième, c’est l’intérêt des autorités locales, qui ont d’abord apporté un soutien politique et moral, puis un soutien financier.
  • Le quatrième, c’est le développement d’axes productifs, avec l’agriculture biologique, mais aussi la restauration et le développement d’autres savoirs traditionnels comme la musique.

Une vidéo (en espagnol, 9 min) témoigne également de cette expérience.