Animations dans les classes: un sujet sensible

Avant la Marche de l’espoir, près de 32’000 enfants sont sensibilisés dans les classes de Genève et de France voisine. Témoignage de l’une des intervenantes dans les classes.

Au mois d’août, l’équipe des intervenants en sensibilisation se retrouve comme chaque année afin de connaître quelle sera la thématique et comment transmettre au mieux le message aux enfants.
Comme de coutume, la formation nous prépare le mieux possible et, le moment venu de nous lancer, on espère être prêts. La motivation nous donne l’énergie, et l’enthousiasme nous rend heureux.

Seulement, sensibiliser les enfants n’est pas toujours aussi simple qu’il puisse paraître. Malgré un investissement ardu, on se rend vite compte que ce travail demande plus que de l’énergie.
Cette année, la thématique des droits de l’enfant en zone minière en Amazonie péruvienne est très délicate et bien souvent, rassasier la curiosité d’un enfant peut être un véritable défi. Alors on fait de son mieux, on explique, on arrose d’exemple, et surtout, on fait attention de ne pas tomber dans les stéréotypes tout en restant convaincant avec des idées claires et faciles à comprendre. Un mélange intéressant puisque l’on enchaîne les classes, passant d’un âge à l’autre. On peut débuter sa journée dans un cycle d’orientation et terminer avec des 2P dans une école élémentaire.

Cet exercice démontre aussi le potentiel de l’enfant. Entre ses mains, on dépose la lourde responsabilité du monde de demain. Il s’agit alors de s’appliquer au mieux pour délivrer notre message. Cela passe par le perfectionnement du cri du perroquet lorsque l’on emmène les plus petits dans un voyage imaginaire en Amazonie, ou  expliquer qu’enseigner le loup glacé aux enfants du Pérou ne suffira pas au combat pour leurs droits.

Cela signifie surtout de s’adapter à la sensibilité du sujet et assurer aux enfants que, oui, leur investissement peut apporter un changement.

C’est alors qu’un enfant s’approche de vous après une intervention où l’on a tout donné pour vous remercier car “c’était très intéressant madame », pour vous assurer qu’il sera présent à la Marche de l’espoir ou pour se jeter dans vos bras car vous avez réussi à l’émouvoir.

Une émotion que l’on partage alors, on se rend compte que nos efforts valent tellement la peine, que si les enfants d’aujourd’hui réalisent ce que l’on a pas réalisé plus tôt, alors sûrement que le monde de demain brillera plus fort.

Par Sharon Aronowicz, septembre 2018