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Les jeunes se mobilisent face au COVID-19

Terre des Hommes Suisse oeuvre afin de permettre aux enfants et aux jeunes de devenir les acteurs de changement de leur vie et de leur communauté. Ils s’engagent et agissent pour un monde plus juste. Aujourd’hui encore, leur volonté d’agir nous encourage.

 

En effet, dans le cadre de la pandémie que nous connaissons actuellement, de nombreux jeunes, ici et là-bas, se mobilisent. Carmen Barrantes, membre de la coordination nationale au Pérou a pu échanger par skype la semaine passée avec Washington R., jeune périvien et membre du Conseil international des jeunes de TdH Suisse, qui tente d’agir auprès de sa communauté.

 

Carmen: Quelle est la situation actuelle? Les droits des enfants sont-ils concernés?
Washington: « Lorsque l’urgence sanitaire est survenue, les garanties constitutionnelles ont été suspendues. A priori, cela touche directement les jeunes, dans leur droit à l’éducation et aux loisirs, principalement, puisque le travail scolaire a été suspendu et la libre circulation des enfants restreinte. Indirectement, les parents qui ne disposent pas d’une source de revenus formelle et constante, dépendent donc désormais de leurs économies. Le problème économique est un risque habituel pour les familles mais à cela s’ajoute aujourd’hui un risque de mauvaise alimentation mais surtout un risque important de violence.
D’autre part, dans cette quarantaine, l’intérêt supérieur de l’enfant semble avoir été ignoré dans une certaine mesure, dans des cas spécifiques en réalité, en tant que mère ayant besoin de sortir avec son enfant, parce qu’elle considère qu’il est risqué de le laisser seul à la maison. »

 

Carmen: Quel rôle d’acteur du changement peux-tu avoir dans ce contexte?
Washington: « Je considère, sur le plan personnel, que des limites ont été fixées pour le champ d’action. Maintenant, en tant qu’acteur du changement, j’essaie de faire en sorte que les gens, en particulier mes pairs et les mineurs, comprennent la situation dans sa véritable ampleur, et que leurs actions soient responsables si nécessaire.
Jusqu’à présent, je considère que la priorité est de respecter les mesures imposées par l’État. La seule façon que j’ai trouvé pour y contribuer est de passer par les réseaux sociaux. J’essaie de transmettre un message à mon entourage, à mes amis et connaissances, et force est de constater que ce n’est pas efficace.
Le rôle le plus important que les jeunes doivent jouer face à la crise est peut-être de contribuer à l’autoprotection et à la formation de leur entourage. Je veux dire qu’ils doivent prendre l’initiative de respecter les mesures données en exemple, qu’ils doivent aider leur famille, leurs amis à trouver des solutions à faible risque qui leur permettent de faire face à cette crise, au mieux de leurs capacités. »

 

Carmen: De quel soutien as-tu besoin?
Washington: « La plus grande difficulté pour moi est de sensibiliser les jeunes. En n’étant pas présent avec eux, mon message a perdu de son impact. Bien que les réseaux sociaux aient une plus grande portée, ils ont perdu en sérieux et en réalisme dans leur contenu. Le message que j’essaie de faire passer se perd dans la masse d’informations partagées sur les réseaux sociaux. J’ai besoin d’aide pour inciter les jeunes à agir de manière responsable dans leur environnement. Je pense qu’il serait approprié d’envoyer une vidéo car cela aura une plus grande portée. En étant innovant, on peut démontrer aux jeunes qu’ils sont importants et qu’ils ont un rôle à jouer, car c’est le cas. »

 

Carmen: Quels sont les espoirs et les changements à prévoir à long terme pour sortir de cette crise selon toi?
Washington: « Je constate maintenant que les jeunes voient notre société plus sérieusement qu’auparavant. Peu à peu, ils se rendent compte que beaucoup d’entre nous vivent dans le désordre, imposent leurs besoins et sont égoïstes. Nous voyons maintenant que cela nous fait du mal. Nous devons être solidaires et responsables. Je vois que nous réorganisons nos priorités, nos objectifs, bien que tout cela soit encore immature. Le principal changement à long terme, que j’espère voir se produire du moins, est que nous puissions constater un changement dans l’apathie sociale que nous connaissons encore, et que nous observions peu à peu des enfants, des jeunes et des adultes prendre conscience des besoins collectifs. Que chacun soit plus solidaire et en phase avec l’environnement. »

 

Ensemble, nous pouvons leur donner les moyens d’agir.