You are currently viewing Donner de l’importance à l’invisible : La photographie au service du changement social   

Donner de l’importance à l’invisible : La photographie au service du changement social   

« Mon territoire comme école » est une initiative développée par Terre des Hommes Suisse en partenariat avec le collectif de photographes Ñawinchis dans les régions reculées du Pérou.  La photographie est un moyen de sensibiliser le public au changement climatique, de mobiliser les adolescents des zones rurales, et de leur offrir de nouvelles perspectives d’avenir  

Projet éducatif pilote « Mon territoire comme école » est développé en plein air. En 2023 ce sont près de 65 enfants issus de zones rurales qui ont participé à cette initiative.  Que ce soit depuis les régions reculées des Andes à plus de quatre mille mètres d’altitude ou depuis la région amazonienne de Madre de Dios à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer, ces enfants ont arpenté leur territoire accompagné d’un téléphone portable.

Dans ces régions reculées du Pérou, la présence de l’État y est quasi inexistante, ce n’est donc pas tous les jours que ces enfants ont l’occasion de se projeter dans un projet innovant, stimulant et leur ayant permis le temps d’un instant de se former et de découvrir une nouvelle façon d’apprendre et de faire connaitre leur monde.   

La proposition recrée des éléments de la pédagogie de Paulo Freire et de Montessori avec la photographie comme outil pour générer un engagement social. Le changement transformateur est généré à partir de leurs propres photographies. Faire appel au plus profond de leur conscience, porter un regard nouveau sur le monde qui les entoure, modifier leurs perceptions sur leur quotidien, sur leurs vies, la vie de leurs communautés : voici les objectifs qu’ils s’étaient fixés. Ainsi, ils ont changé leur façon de voir le monde pour s’engager à « donner de l’importance à l’invisible ».   

Porter un regard nouveau

Le témoignage de Luz, 13 ans, révèle son processus de transformation et sa vision globale.

J'ai appris à remarquer les choses auxquelles les gens n'accordent pas d'importance et à les rendre importantes grâce à la photographie. J’aimerai devenir photographe et enseigner aux gens à découvrir et développer leurs talents, comme j’ai pu le faire avec ce projet. Je sais que c’est un défi mais je vais tout faire pour y arriver !
Luz, 13 ans

Alejandrina, 14 ans, est tout aussi déterminée à documenter sa vie, faire vivre sa communauté et l’environnement qui l’entoure grâce à ses photos :

Mon objectif est de devenir éco-journaliste et de continuer à prendre des photos pour partager avec un plus grand nombre de personnes les coutumes de la campagne, les paysages, la flore et la faune...
Alejandrina, 14 ans

Ce projet permet donc d’ouvrir de nouvelles perspectives à ces enfants. Apprendre à prendre des photos, c’est aussi apprendre à regarder le monde qui les entoure différemment. C’est apprendre à regarder, à voir, à considérer le milieu qui nous entoure, l’environnement, la planète. C’est prendre conscience des enjeux liés à sa communauté et réfléchir à une façon de les aborder, et ainsi défendre les causes qui nous tiennent à cœur. Ciro a 14 ans, fait preuve d’un engagement émotionnel et rationnel en faveur des droits environnementaux et de la photographie :

En prenant des photos, j'ai pu exprimer mes sentiments... mon objectif, quand je serai grand, est de devenir éco-photographe, créer des ponts aussi entre les membres de ma communauté grâce à mes photos, comme j’ai pu le faire cette année
Ciro, 14 ans

L’expérience d’apprentissage à Cusco a été menée par le centre Yanapanakusun et à Madre de Dios par la coopérative Agrobosque, avec le soutien de l’ambassade de Suisse au Pérou. Dans le cadre de ce projet, une exposition avec plus de 100 photos sera présentée à Cusco en décembre. Un livre sera également publié, mettant en avant les photographies et témoignages des enfants et des jeunes participants.